Disobedience Makes History
Tate Modern, Londres
2010
Au cours de l’hiver 2010, le Laboratoire d’Imagination Insurrectionnelle a été invité par le Tate Modern Museum de Londres pour organiser un atelier de deux jours sur l’art activisme, et se pencher sur l’impact environnemental du musée, en explorant, selon leurs propres termes, la question suivante : “Quelle est la meilleure façon d’aborder les questions politiques au sein d’une institution financée par des fonds publics ?”
Nous avons intitulé l’atelier “La désobéissance fait l’histoire : Explorer la résistance créative aux frontières entre l’art et la vie”. Il a été promu sur la première page du site web de la Tate et a rapidement affiché complet. Une semaine avant qu’il ne commence (après plusieurs mois de planification), nous avons reçu un email des curatrices qui se terminait négligemment par le paragraphe suivant : “En fin de compte, il est également important d’être conscient·e·s que nous ne pouvons pas accueillir d’activisme dirigé contre la Tate et ses sponsors, cependant nous accueillons très favorablement, et encourageons un débat et une réflexion sur la relation entre l’art et l’activisme.”
Nous aurions pu faire deux choses en réponse: refuser d’organiser l’atelier avec des critères aussi draconiens et nous retirer, ou faire de l’email le principal matériel pédagogique de l’atelier. C’est ce que nous avons fait. Lorsque nous avons projeté l’email sur le mur, rappelé aux étudiant·e·s que British Petroleum faisait partie des sponsors de la Tate et que nous leur avons demandé s’il·le·s voulaient obéir ou désobéir à la Tate, les choses ont commencé à se gâter. Quelques semaines plus tard, la crise a donné naissance au collectif Liberate Tate, dont la première action a consisté à perturber la fête d’été organisée par BP à la Tate pour célébrer ses 20 ans de parrainage, alors que Deep Water Horizon laissait échapper des millions de litres de pétrole dans le golfe du Mexique. Des dizaines de litres de mélasse ont été versées à l’intérieur et à l’extérieur de la galerie.
Six ans plus tard, à la suite d’une série de performances non autorisées et hautement médiatisées, BP a abandonné son parrainage du musée.
COUVERTURE MEDIATIQUE (en anglais)
On refusing to pretend to do politics in a museum, par John Jordan, dans
par John Jordan, dans The Guardian, 1.07.2010
Beyond Reflection: Radical Pedagogy and the Ethics of Art Sponsorship par Amber Hickey, dans On Curating, N° 20.
Un documentaire à propos de The Gift, l’une des splendides actions par Liberate Tate. Il montre l’extraordinaire inventivité, organisation et détermination du collectif.